L’amour dans une usine de poissons

Présentation du projet

Les Mojitos est la troupe de la compagnie Gepetto. Chaque année ils se lancent dans des projets de plus en plus audacieux, explorant des textes aux univers marqués. L’amour dans une usine de poissons s’est imposée. Par cette œuvre, les Mojitos parlent d’eux, de leur solidarité, de leurs espoirs, des espoirs des autres. Ils emmènent le public dans cette tragi-beauté qu’est l’humanité avec une mise en scene décalée et rythmée. L’amour dans une usine de poissons est aussi la première pièce qu’ils veulent presenter principalement au grand public : c’est la première étape de leur émancipation !

Note d’intention

Le travail à la chaîne est ce qui saute aux yeux en premier : l’industrialisation de l’Homme, les Temps moderne de Chaplin, ces usines qui ferment aux infos ou à côté de chez nous. Il nous saute aux yeux depuis des décennies.

Les conditions de travail, l’absurdité de la répétition des tâches mécaniques (que j’oppose aux tâches régulières de l’artisan ou de l’artiste), les relations tout aussi mécanisées qui existent dans ces organisations tout cela est dénoncé, tout cela continue.

« Travailler à l’usine » n’est généralement pas une expression qui emplit d’espoir un jeune étudiant.

Que deviennent les femmes et les hommes au sein de ces entreprises ? Mais dans cette pièce, il y a un aspect romanesque à travailler ici. C’en est presque dérangeant.

Comment l’humanité se créé son équilibre pour réaliser un travail des plus déshumanisant et en plus le transmet de génération en génération ?

La nécessité du travail est souvent l’argument imparable. Il l’est d’ailleurs. Mais si tout cela était si déshumanisant, comme cela se fait-il que les gens parlent d’amour ? Parlent d’espoir ? Et surtout, ressentent ces chaleurs qu’offrent ces sentiments et ces émotions.

Peut-être que ce n’est pas le travail le problème, c’est la présence ou pas de perspectives au sens large qui entraîne mélancolie, frustration, tristesse, une certaine idée, laïquement, de la mort de l’âme.

Cette usine qui fabrique du poisson pané à base de morceaux de différents poissons tente de survivre et quand elle s’apprête à s’effondrer, les vérités éclatent, l’humanité éructe.

C’est drôle, c’est touchant, c’est dramatique. Nos personnages qui luttent chaque minute pour terminer leurs tâches voient du jour au lendemain leurs perspectives bousculées, ils doivent repenser ce qu’ils avaient terminé de réfléchir : l’équilibre de leur propre vie.

Où est la Beauté dans l’inspection d’une usine de poisson aux normes d’hygiènes et de sécurités aléatoires ? A quel moment arrive-t-elle ? Ou peut-être est-elle déjà là, cachée sous la sueur et les colères inexprimées ?

Nous travaillons sur la répétition, la variation des rythmes, l’évolution des tensions par le geste et aussi par le corps. Les mouvements qui sortent de l’ordinaire au début puis deviennent totalement « normaux », presque rassurants. Et dans cette machinerie infernale par moment, les personnages se regardent, vivent et réagissent. Les intentions, les émotions cachées qui essaient d’exister se répètent également jusqu’à ce que tout s’enraille, jusqu’à un chaos salvateur peut-être ? Oui, il se peut qu’ici nous souhaitions un peu de chaos.

Gaëtan Petot – Metteur en scène

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